28 novembre 2018
Au cœur du Noroeste Argentin, la Quebrada de Humahuaca demeure une terre traditionnelle, montagneuse, protégée des flux touristiques. Dans cette région authentique, nous avons découvert une nature surréaliste, entre monts aux mille couleurs, végétation variée et villages perchés de la Puna.
Nous commençons notre périple en partant de Salta, capitale de la province du même nom, au nord-ouest de l’Argentine. Nous partons tout de suite accompagnés de notre chauffeur-guide pour la ville de Purmamarca, dans la province de Jujuy. La route est magnifique, le paysage passe rapidement d’une nature verdoyante à un environnement beaucoup plus sec, ponctué de nombreux cactus, les cardones. Cependant, après la saison des pluies, au mois d’avril et mai, la région se recouvre de verdure et de fleurs, ce qui change profondément le paysage. La Quebrada de Humahuaca est une zone particulièrement fertile de la région de la Puna, ou Altiplano (le mot étant plutôt utilisé en Bolivie), les hauts plateaux andins. Elle s’étend sur 150 km autour du fleuve Río Grande, asséché l’hiver et assez haut en été, saison des intempéries. Le reste du temps, la Quebrada offre un temps le plus souvent ensoleillé avec très peu de précipitations. L’amplitude de la température y est forte, le mercure pouvant perdre plus de 20 degrés dans la même journée. En moyenne, l’altitude est de 3700 mètres dans la Puna, mais les monts les plus hauts de la région peuvent aller jusqu’à plus de 4800 mètres.
Nous arrivons dans le village de Purmamarca, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Jujuy. Ce village, dont le nom signifie « lieu de terre vierge » en langue quechua, se trouve au pied du magnifique Cerro de los Siete colores. Nous nous promenons à travers les petites rues du village, peuplé d’environ 800 d’habitants. Sur la place centrale, nous observons les artisans qui tricotent ponchos, écharpes et autres tissus aux milles couleurs. Le marché se situe tout autour de la place, et au fond, nous admirons la petite église blanche du village. Une ambiance chaleureuse se dégage des habitants et de la ville. En fin d’après-midi, quand le soleil commence à être moins fort, nous démarrons notre exploration du Cerro de los Siete Colores, cette montagne exceptionnelle qui ne demande qu’à être gravie.
Nous empruntons le chemin de terre pour découvrir le Cerro de los Siete Colores. Une promenade d’environ deux heures à travers ces montagnes magnifiques aux sept couleurs. La terre, oxydée par les siècles d’intempéries et d’érosion, offre une palette du rouge au vert, en passant par l’orange, le jaune, le blanc, le marron et le rose. Ces couleurs évoluent avec l’âge ; certaines comme le vert, sont estimées à plus de 600 millions d’années d’existence. Le paysage est vraiment à couper le souffle. Les flancs de la montagne se revêtent de cactus, plus ou moins hauts, et de quelques fleurs qui agrémentent le point de vue. Cette découverte est vraiment exceptionnelle. Elle peut être faite à pied, à cheval, à moto ou en voiture. Nous profitons ensuite du coucher de Soleil pour partir un peu plus haut dans la Quebrada et admirer la Paleta del Pintor, derrière le village de Maímara. Une fois encore, le spectacle est magique. La douce lumière de début de soirée éclaire le flanc de la montagne, en face d’un point de vue bien en hauteur. Devant nos yeux, des montagnes surplombent le village, avec une succession de flancs avec une nouvelle fois des rayures colorées dans les tons marron, blanc, jaune et orangé. Nous rentrons bien fatigués de cette journée à proprement parler haute en couleur !
Après notre nuit à Purmamarca, nous profitons de la fraicheur du matin pour partir plus au nord dans la Quebrada. Nous commençons la journée en partant découvrir la Pollera, montagne une fois encore colorée par un jaune prononcé à son sommet, et tirant vers le rouge et ocre à son pied. Nous continuons ensuite notre route vers le nord, nous arrêtant dans le massif de Las Señoritas, les demoiselles en espagnol, éclairé par le soleil matinal. Cet ensemble de formations rocheuses est magnifique. Partout, des boursoufflures de rochers, des montagnes parsemées de cactus, le tout d’un rouge profond, semblable à la terre du Far West américain. Nous nous promenons à travers cet ensemble désert, presque désertique, sous une chaleur de plomb. Las Señoritas est un lieu assez particulier, qui change quelque peu du reste de la Quebrada et qui vaut vraiment le coup d’être parcouru en quatre-quatre ou à pied.
Nous roulons jusqu’au village de Humahuaca, qui donne son nom à la Quebrada. Cette ville de 11 000 habitants se trouve au cœur de la vallée. Nous prenons le temps de nous y attarder, de flâner dans ses ruelles aux murs blancs, réchauffés par le soleil. On peut y voir plusieurs bâtiments de type colonial. Humahuaca est également un passage majeur de la route 9, qui va de Buenos Aires à la Bolivie. Après avoir mangé les fameuses empanadas du Noroeste, ainsi que le traditionnel cordero (agneau mijoté) et une soupe locale, nous décidons de partir en fin d’après midi sur la route de l’Hornocal, le mont aux 14 couleurs, découvert il y a peu.La route pour atteindre l’Hornocal, qui culmine à 4700 mètres d’altitude, est sinueuse, difficile, mais vraiment magnifique. De tout côté, une vue imprenable sur les massifs andins de la Quebrada de Humahuaca. L’air se rafraîchit progressivement, le vent se fait sentir. Après une bonne heure et demie de montée, nous arrivons enfin au Cerro Hornocal. La vue est magique. Devant nos yeux, ce n’est pas une simple montagne qui s’offre à nous. C’est le spectacle époustouflant d’une succession de flancs de la montagne découpés par un dégradé incroyable de couleurs sur toute sa longueur. Des tons violets, rouges, verts, bleus, roses… Il est difficile de décrire cette sensation devant une telle merveille de la nature. La journée est décidemment toujours plus surprenante. Il est difficile de s’en remettre, tant les images que l’on en garde sont stupéfiantes. Nous rentrons le soir venu pour dormir dans notre hôtel à Purmamarca, rêveurs des choses qu’il nous reste à découvrir.
L’après midi, nous partons pour Tilcara, village de 2000 habitants au cœur de la Quebrada. L’un des intérêts phares du village est le monument précolombien Pucará de Tilcara : une forteresse de pierre construite par les indiens de Tilcara, entourée d’une forêt de cactus. La forteresse avait jadis un rôle à la fois défensif, se situant en haut d’une colline surplombant la ville, mais aussi religieux, abritant une nécropole et un lieu sacrificiel. Datant de plus de 800 ans, le site tombant en ruine, des rénovations ont été faites à partir de 1948. Pucará de Tilcara fait partie intégrante de la Quebrada de Humahuaca en tant que région d’intérêt, placée au patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO depuis juillet 2003, non seulement pour son patrimoine naturel mais surtout culturel, la région comportant une grande concentration de vestiges des civilisations précolombiennes. À l’entrée de la visite, nous pouvons admirer le jardin botanique, qui regorge de centaines d’espèces de cactus différents, ainsi que de plantes aux différentes vertus médicinales. Notre exploration de la zone de Tilcara continue avec un trekking dans les montagnes qui surplombent le village jusqu’à une cascade, appelée Garganta del Diablo, gorge du Diable. Les gorges se prolongent pendant 7 kilomètres jusqu’à cette chute d’eau, au bout de la route. Le trekking dure une petite heure, et débouche sur un petit ruisseau pierreux entourée de végétation près de la chute, entre deux falaises. Une promenade avec peu de dénivelé, très agréable. Nous dormons ce soir-là dans notre hôtel-boutique de Tilcara. Au petit matin, nous prenons la route, assez longue cette fois, pour le petit village perché d’Iruya, beaucoup plus au nord. Nous roulons d’abord sur la nationale, dépassons Humahuaca et entrons sur une piste pour deux heures de chemin. La route est une aventure à elle seule. Nous passons par le Cerro Condor, perché à 4000 mètres d’altitude, à la limite entre la province de Jujuy dont nous sortons, et la province de Salta, qui s’étend jusqu’en Bolivie. La vue est magnifique, nous flottons au-dessus des nuages. Nous arrivons au bout de trois heures au fameux village d’Iruya, caché dans la montagne, dont nous apercevons au loin l’église au toit bleu. Nous déambulons à travers les petites rues calmes du village, saluant les habitants locaux et les enfants jouant ça et là au ballon dans la rue. Un petit nid de tranquillité, perché à 2800 mètres. Nous reprenons finalement la route vers Salta, le point final de notre voyage.
Josephine Boone
Carnet pratique
Comment y aller ? Vol de 2 heures entre Buenos Aires et Salta.
Où dormir ? À Purmamarca, le Manantial del Silencio et Marques de Tojo ; à Tilcara, l’hôtel boutique Las Marias et Posada de Luz.
Un circuit ? L’essentiel du Nord-Ouest argentin ou encore le Combiné Nororeste argentin Atacama chilien et Lipéz bolivien.
Diaporama
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