Le rock national argentin
Un rock chanté en espagnol et connecté aux réalités argentines, entre poésie et chanson militante.
La naissance du rock national
Le premier groupe de rock national argentin vit le jour à Buenos Aires en 1956 avec Mr. Roll & The Rockers, emmené par Eddie Pequenino. Comme partout dans le monde, l’influence du rock’n’roll nord-américain d’Elvis Presley et Bill Haley était flagrante dans les années 50. Le rock argentin reçu également l’influence du rock espagnol mexicain et uruguayen, entre la fin des années 50 et le début des années 60.
Le premier groupe à chanter en espagnol n’apparu qu’en 1957 avec Los Big Rocker’s et leur tube Venga a bailar rock. Mais il fallu attendre Los Gatos Salvajes pour que le rock espagnol réussisse vraiment à s’imposer en Argentine, annonçant la véritable naissance du rock national. Ce groupe de Rosario marqua un tournant décisif dans le rock argentin en se donnant le défi de chanter en espagnol, contrairement aux autres groupes de l’époque qui ne chantaient qu’en anglais, influencés par les grands groupes anglo-saxons comme The Beatles ou The Rolling Stones. Leur premier disque, et le tube La Balsa (1967) co-écrite avec Tanguito, remporta un véritable succès : près de 250 000 disques vendus.
C’est à La Cueva, un café concert jazz-rock située dans le quartier de la Recoleta à Buenos Aires, que le rock national prit réellement racine dans les années 60. On y rencontrait les pionniers du rock espagnol, à savoir Tanguito, Sandro de America, Luis Alverto Spinetta ou encore Miguel Abuelo. La nuit se terminait ensuite à La Perla del Once, qui devint un site d’intérêt culturel de Buenos Aires en 1994. Après le coup d’État de 1966, le gouvernement réprima ces réunions nocturnes un peu marginales et La Cueva ferma en 1967. C’est à partir de cette date que le rock national devint un moyen de se rebeller contre le pouvoir autoritaire, à travers des textes politiques engagés et une musique énergique.
Le mouvement prit ensuite de l’ampleur en 1968, avec la sortie du premier magazine de rock, Pinap , en même temps que la création du premier label de rock argentin, Mendioca. Dès 1969 apparurent les premiers grands festivals: June Sunday, Festival Nacional de Música Beat, Festival Pinap ou encore le Festival de Música Joven. Puis Pinap changea de nom pour Pelo qui organisa à son tour, en 1970, un gigantesque concert, le Festival BARock, le premier d’une longue série. Durant les années 70, le rock argentin se diversifia de plus en plus, avec notamment l’apparition du rock progressif, et se détacha peu à peu du rock anglais ou américain.
Le rock national sous la dictature
Le 24 Mars 1976, la présidente Isabel Perón fut renversée par un coup d’Etat militaire. Le nouveau gouvernement considéra rapidement le rock comme un mouvement subversif et dangereux. S’il continua malgré tout sur sa lancée, le climat de répression et de terreur commença petit à petit à se faire sentir. De nombreux musiciens décidèrent de fuir, d’autres de résister. De nombreux jeunes s’identifièrent alors à ces groupes réclamant la liberté, tels que Charly Garcia et sa bande Sui Generis, ou encore Spinetta.
C’est dans ce contexte que la chanson contestataire prit de l’ampleur, et ce malgré la disparition des groupes les plus importants. Les noms qui marquèrent les années 80 commencèrent à apparaître. La pire période de répression passée en 1981, de nombreux musiciens revinrent aux pays pour le plus grand bonheur de leurs fans.
L’âge d’or
À partir de 1982, deux évènements majeurs marquèrent l’histoire du rock argentin. Tout d’abord la Guerre des Malouines, opposant l’Argentine au Royaume-Unis, entraîna la censure immédiate de toute musique en anglais, laissant le champ libre au rock chanté en espagnol. Ensuite, la fin de la dictature et du conflit en 1983 annoncèrent l’explosion du rock national, qui se diffusa dans toute l’Amérique Latine. En Argentine il devint le symbole de la liberté et de la célébration de la démocratie.
C’est à ce moment là qu’apparut Soda Stereo, aujourd’hui considéré comme le plus grand groupe de l’histoire du rock espagnol. Ils furent les premiers à réaliser une tournée en Amérique Latine et permirent l’émergence internationale du rock espagnol, vendant en 15 ans plus de 13 millions d’albums.
Le rock argentin se diversifia ensuite de plus en plus, avec de nouveaux noms comme Celeste Carballo, Fito Páez, Alejandro Lerner, ou Calamaro, grand compositeur qui alternera entre carrière dans des groupes comme Los Abuelos de la Nada et carrière soliste. Ces nouveaux artistes s’ajoutèrent aux grands de la décennie précédente tels que Charly Garcia, Luis A. Spinetta, Litto Nebbia, León Gieco Raúl Porchetto ou encore Miguel Cantilo. En 1985 apparut la première radio entièrement dédiée au rock, Rock& Pop, qui connut un grand succès.
Petit à petit la pop gagna du terrain dans la musique rock et dans les années 90 surgirent le punk et le heavy metal, avec des groupes comme Hermética. Cette décennie fut aussi celle de l’apparition d’ A.N.I.M.A.L (Acosados Nuestros Indios Murieron Al Luchar ). Leurs chansons défendaient les communautés aborigènes et le nationalisme, tout en critiquant l’ordre mondial dans un mélange de hardcore punk, de heavy metal et de trash. Après la disparition d’Hermética, apparut Almafuerte, l’un des groupes les plus populaires aujourd’hui.
Les grands noms du rock national, tels que Charly García, Spinetta, Fito Paéz et le groupe Soda Stereo conservèrent cependant un grand succès. Depuis les années 2000, le rock n’a cessé d’évoluer avec un fort développement du rock indie. Le début des années 2000 fut aussi la grande décennie des festivals entièrement dédiés au rock national, comme le Pepsi Music proposant plus de 10 jours de spectacle.
Le rock national aujourd’hui
Comme tous les mouvements musicaux qui sont en constante évolution, il est difficile de définir l’actuel paysage du rock national. On peut cependant nommer différents genres :
Le rock underground et le rock Stone, s’ils conservent un certain succès commercial, sont en perte de vitesse par rapport aux années 90.
La scène punk rassemble des groupes mainstream comme Attaque 77 ou Dos Minutos. Certains groupes réussissent même à se faire une place à la radio comme Bulldog, Cadena Perpetua, Smitten, Expulsados, Villanos, Infierno 18, La Portuguesa ou Jauría.
Le rock indie est composé de nouveaux groupes. Entre 2005 et 2011 des groupes comme Él Mató a un Policía Motorizado ou Mataplantas attirèrent particulièrement l’attention.
Sur la scène Heavy Metal on retrouve surtout Almafuerte, Rata Blanca, Malón ou encore Horcas.
Le rock tropical ou de fusion est largement représenté par Bersuit Vergarabat.
Le rock progressif, même s’il ne se diffuse pas autant que dans les années 70, semble resurgir à nouveau. A Buenos Aires, on trouve ainsi Vade Retro, Isósceles, influencés par le Jazz Fusion, le Rock psychadélique et le Hard rock. De Rien et The Pied Piper, reçoivent quant à eux l’influence de Yes, King Crimson, Genesis, Invisible, Pink Floyd et Porcupine Tree.
Enfin les solistes comme Charly García et Fito Páez conservent encore et toujours leur vitalité, tout comme Calamaro. Cette seconde génération de solistes est composée, pour la plupart, d’ex membres de grands groupes des années 80 et 90.
Où écouter du rock national ?
LES SALLES
Au Niceto Club (Av Cnel. Niceto Vega 5510, Palermo, Buenos Aires) : le Niceto Club propose une grande variété de concerts avant de se transformer en boîte de nuit jusqu’à l’aube. Une atmosphère de fête et de folie règne dans cette salle mythique de la capitale.
A La Trastienda Club (Balarce 460, San Telmo, Buenos Aires) : cette salle un peu rétro est en fait un vieux magasin réaménagé. Elle propose des concerts de rock mais aussi de blues, de jazz et de reggae, le tout dans une très bonne ambiance, tantôt de café-concert, tantôt de purs concerts de rock. Avec une salle à l’excellente acoustique, elle accueille des artistes locaux et internationaux. Sans doute l’une des meilleures salles de la capitale.
Salon Pueyrredon : (Av Santa Fe 4560, Palermo Bronx) : Vous cherchez le temple du under et le meilleur du rock punk des années 70, 80 et 90 ? Bienvenu au salon Pueyrredon ! Cette petite salle vous plonge dans une pure ambiance rock que les passionnés sauront apprécier.
El Teatro Vorterix (Av Federico Lacroze 3455, Buenos Aires) : cette salle pouvant accueillir 1.500 personnes a été inaugurée en 2012. C’est une ambitieuse entreprise d’association entre une salle de spectacle et la radio argentine du même nom dirigée par Mario Pergolini. On y écoute des artistes locaux et internationaux de tous les styles.
The Roxy Live Bar : (Niceto Vega 5542 – Palermo Hollywood) : Dans cette salle on goûte à tous les styles de rock : de l’indie, à l’électro en passant par la pop, le hard rock ou le rock des années 80.
Groove : (Av Santa Fe 4389 , Barrio Palermo ( Plaza Italia ) : cette grande boîte de nuit propose des concerts de tous les styles avant d’enchaîner sur des nuits dansantes jusqu’au petit matin.
Samsung Studio (Pasaje 5 de Julio 444, San Telmo) : venez écoutez des artistes confirmés dans la grande salle voûtée de ce château historique du quartier San Telmo. En plus d’offrir un cadre singulier, la programmation y est souvent de qualité.
Mitos argentinos (Humberto Primo 489, San Telmo) : accoudez-vous au bar ou prenez place à une des tables de la mezzanine et laissez vous emportez par le rythme du rock national. Dans cette salle underground on n’écoute que de la musique argentine, le tout dans une ambiance conviviale. On l’aime pour son cadre pittoresque et ses jeunes groupes porteños.
LES BARS
Bar Guevara :Humberto Primo 463, San Telmo.
Ce petit bar rock & roll au cœur de San Telmo vous plonge dans une ambiance hippie où voyageur et étudiants peuvent partager une bière pression.
Ultra :San Martin 678, Microcentro
Ce bar à l’ambiance musicale conviviale possède un label local, Ultrapop, et propose, outre de nombreux concerts de rock, des expos photos au sous-sol.
Le Bar : Tucumán 422, Microcentro
Situé dans une ancienne maison, ce bar chic et éclectique sert d’excellents cocktails, que vous pourrez déguster sur la magnifique terrasse tout en écoutant les groupes de music live ou les DJ locaux.
La Cigale :25 de Mayo 597, Microcentro
Un bar animé qui saura vous rappeler pourquoi Buenos Aires est le Paris de l’Amérique du Sud. Entre musique live et dj locaux, il attire les foules à l’approche du week-end.
Café Vinilo :Gorriti 3780, Palermo
Ambiance chaleureuse, concerts de qualité, bonne cuisine et bon vin. Ce café restaurant a décidément tout pour plaire.
The Library Lounge, Hôtel faena + Universe : Martha Salotti 445, Puerto Madero
Dans cet élégant hôtel 5 étoiles, venait écouter les concerts de rock du jeudi soir en sirotant votre coupe de champagne sous les lustres de cristal. Pas besoin d’être client pour profiter de ce salon et de ses canapés de velours rouges surmontés de têtes d’antilopes en peluche.
Sheldon : Honduras 4969
Un gastro-bar divisé entre une grande salle à manger, un salon de musique live et une terrasse avec un bar, idéal pour profiter des chaudes nuits d’été. Au programme rock, pop et djs.
Au Cosquín Rock Festival
Ce festival de rock est le plus grand du pays. Il a lieu en février durant les vacances d’été à Cosquín, dans la province de Córdoba, et attire chaque année depuis 2001 plus de 150.000 personnes. Il rassemble de grands chanteurs et groupes de rock nationaux mais aussi quelques unes des plus grandes têtes internationales du rock, la plupart venant de pays hispanophones comme l’Espagne, le Mexique ou l’Uruguay.
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