2 novembre 2022
Inatteignable, vous avez dit ? Défi accepté. Nous nous sommes aventurés dans les hauteurs arides de la Puna argentine, à la découverte du village de Tolar Grande, des mines abandonnées de la Casualidad et Julia, et des paysages aux allures martiennes caractéristiques du salar d’Arizaro.
Nous nous étions préparés mentalement pour accomplir un Paris-Dakar, mais la réalité était bien différente. Nous avons été surpris de découvrir un chemin très praticable, qui nous a conduit sans encombre à notre destination en près de 4 heures de piste. Mais quel voyage époustouflant ! Chaque tournant, chaque colline nous révélait un paysage bien différent du précédent. Ayant dormi à San Antonio de los Cobres, nous sommes d’abord passés par le fameux Salar de Pocitos. Il s’agit de l’une des plus grandes étendues de sel de la Puna australe, au bord de laquelle habitent une quinzaine de familles. Ce petit village sert de relais aux entreprises minières qui ont de nombreux sites d’exploitation dans les environs. Nous ne nous attardons pas longtemps, et après avoir regonflé nos pneus et bu un café bien mérité, nous voilà repartis. Entre deux tournants nous croisons des vigognes, une espèce qui vit dans les hauteurs andines, à plus de 3.200 mètres d’altitude. Bien que très ressemblants aux lamas, vous serez probablement surpris d’apprendre qu’ils appartiennent à la même famille que les chameaux ! Nous en croiserons tout au long de notre périple, souvent en petits groupes, se fondant de par leur pelage dans les couleurs chaudes de la région. À l’exception d’un petit renard et de quelques oiseaux, ce seront les seuls animaux que nous croiserons dans cette région aride.
Le lendemain, nous voilà repartis de bonne heure pour visiter les mines abandonnées de La Casualidad et Julia. Pour nous y rendre, nous repartons sur nos pas de la veille mais alors qu’on se rapproche du Cono de Arita vers la mine de Caipe, nous longeons le Lago Salar de Arizaro et nous arrivons, après trois heures et demie de voiture dans le désert, à la fameuse mine de la Casualidad.
Il s’agit d’un ancien village qui servait de centre de traitement du soufre extrait à la Mina Julia. L’endroit fut déserté dans les années 1970 alors que la demande globale en soufre diminue. Nous passons les portes du village avec les fenêtres encore fermées, et ce n’est que lorsqu’on ouvre les portes qu’on est saisis par la forte odeur de soufre qui enrobe les nouveaux visiteurs. Le sol est jaune et des détritus jonchent le sol. Cependant, il ne s’agit pas des déchets auxquels nous sommes habitués en bons citadins, et on trouve de tout : des barils rouillés, des bouts de charpentes, d’anciens wagons de mineurs, une vieille semelle de chaussure, des restes de plaines de jeux, etc. Lorsque le centre d’exploitation de la Mina Julia a fermé en 1977, environ 2.000 habitants vivaient dans le village de La Casualidad. Une ONG, active jusqu’en 2005, a été créée dans le but de relancer l’activité du village en favorisant le tourisme. La Casualidad et ses environs ont ainsi été déclarés Monument Historique, ce qui explique que les lieux aient été laissés en l’état. Le temps semble s’y être figé, créant une atmosphère quelque peu mystérieuse et intrigante.
Marie L.R.
Carnet pratique
Comment y aller ? Vol Buenos-Aires – Salta (environs de Salta), puis se rendre en voiture à San Antonio de los Cobres (environs 3 heures), enfin 4 heures de piste pour atteindre Tolar Grande via le salar de Pocitos.
Où dormir : Hostería Casa Andina
Que prévoir ? Des habits chauds et un bon appareil photo.
Un circuit ? Voyage dans l’altiplano argentin.
Diaporama
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