Diego Maradona, el pibe de oro

Le meilleur joueur de foot de tous les temps et légende vivante en Argentine, Diego Maradona fait encore couler beaucoup d’encre.

Diego Maradona - Licence CC Flickr/Joelr

Maradona va être grand-père, Maradona à un gala de solidarité, Maradona chante au bénéfice d’un hôpital, Maradona dispute un match avec le président bolivien Evo Morales etc. Retraité du stade depuis 1997, il ne se passe pas une semaine sans que Diego Armando Maradona apparaisse dans les journaux. Le meilleur joueur de foot de tous les temps (place d’honneur disputée avec le Brésilien Pelé) jouit encore largement de sa renommée. Quoi qu’elle fasse, une légende vivante fait forcément couler de l’encre et tourner les caméras. Il se trouve qu’en plus Maradona a toujours alimenté les rubriques à scandales et qu’il a des avis politiques.

 

El pibe de oro

Fresque de DIego à La Boca

Diego Armando Maradona est né en octobre 1960 dans un bidonville de Lanús, dans la banlieue de Buenos Aires. Comme tous les gosses, il tape dans le ballon sur un terrain vague et se fait remarquer à 10 ans par un recruteur qui lui fait intégrer une équipe benjamins. Il a beaucoup de talent, au point d’attirer déjà les médias à 12 ans: “J’ai deux rêves : jouer une coupe du monde et la gagner”. Le jeune prodige fait ses débuts professionnels à 16 ans dans l’équipe d’Argentinos Juniors, dans le quartier de La Paternal (dont le stade porte aujourd’hui son nom) de la capitale argentine. Ses nombreux buts font sortir le club du bas de tableau. Dès l’année suivante, le “Pibe de Oro” (le gamin en or) intègre la sélection nationale et l’équipe de Boca Juniors en 1981. Il lui offre le championnat et une victoire sur le rival de toujours, River Plate.

Première polémique lors de la Coupe du monde de 1982 lorsqu’il agresse un joueur brésilien et fait expulser l’Argentine. Cette même année, il est acheté une fortune par le FC Barcelone. Sa vie nocturne agitée commence à faire jaser et il se met à la cocaïne. En 1984, il intègre le SSC Napoli. Incarnant la revanche du Sud pauvre de l’Italie contre le Nord riche, il hisse le club à un niveau qu’il n’avait jamais atteint.

 

En 1986, il est capitaine de la sélection argentine pour la Coupe du monde

Diego en 1986

Il a 25 ans. Une coupe d’anthologie : en quart de finale contre l’Angleterre, il inscrit un but à l’aide de la main (“Je ne l’ai pas touché [le ballon], c’est la main de dieu”) et un second qui restera comme l’un des plus beaux de l’histoire du foot (choisi comme “le but du siècle” par la Fifa) ; en finale contre l’Allemagne, il marque un but décisif, réalisant son rêve de donner une coupe à son pays. C’est lui qui gagne le Ballon d’or de ce Mondial. Lors de la Coupe du monde de 1990, c’est encore le numéro 10 qui réussit à mener une équipe moyenne en finale contre l’Allemagne.

L’année 1991 marque l’année du déclin : il est suspendu pour consommation de drogue, joue pour le FC Séville puis rentre en Argentine en 1993, au Newell’s Old Boy de Rosario puis au Boca Juniors. Il est encore sélectionné pour la Coupe du monde de 1994 mais rapidement exclu pour contrôle antidopage positif. Diminué, il décide de prendre sa retraite en 1997, le jour de ses 37 ans. Mais reste un joueur inoubliable, un buteur hors pair, du pied gauche, avec beaucoup de style et de créativité quand il ne passait pas ses propres limites.

 

Les scandales

La statue del pibe de oro à Buenos Aires

Les drogues : il a reconnu lui-même avoir commencé à consommer de la cocaïne lors de son séjour à Barcelone. En 1991, il est contrôlé positif en Italie et suspendu quinze mois. Cocaïne, alcool, tabac, boulimie, excès en tout genre ont conduit Maradona aux portes de la mort. Il a multiplié les accidents cardiaques. Aux matchs, il apparaît obèse (il pèsera plus de 120 kg pour 1m66), méconnaissable, fantasque.

Après une alerte très sérieuse en 2004, il se fait poser un anneau gastrique et part à Cuba chez son ami Fidel Castro en cure de désintoxication. Rechute, alcoolisme, hospitalisation en 2007 et diagnostic d’hépatite. Maradona est transféré dans une unité psychiatrique, des centaines de fans font le pied de grue devant la clinique, la rumeur le dit mort. Le joueur légendaire a semble-t-il retrouvé un équilibre et un corps svelte en 2008. “Tu imagines le joueur que j’aurais été si je n’avais pas pris de la coke !” (dans Maradona de Kusturica).

La violence : Maradona a été suspendu plusieurs fois pour des bagarres sur le terrain et condamné à deux ans de prison avec sursis pour avoir agressé des photographes avec une carabine !

Les enfants : Maradona a eu deux filles, Dalma et Giannina, avec son ex-femme Claudia Villafañe. Et deux demandes de paternité, une en Italie et l’autre en Argentine. Les deux fois, la justice a donné raison aux mères mais Maradona a refusé de voir ces enfants.

 

La politique

Diego, idole argentine

Maradona s’exprime en faveur de la gauche et de l’extrême-gauche latino-américaine. Le portrait de Che Guevara tatoué sur l’épaule, c’est à Cuba qu’il va se faire soigner. Il porte un t-shirt “Stop Bush” et exprime régulièrement sa vision du monde. Il accompagne le Vénézuélien Hugo Chávez et le Bolivien Morales contre le président américain. Et s’est posé en héros des classes pauvres et opprimées. Sur la scène politique nationale, il a été un ami proche du président Menem. En 2007, il a soutenu la candidature de Cristina Kirchner.

 

Le star system

Maradona, Evita et Gardel

Après avoir rangé ses crampons, Maradona n’a pas disparu des écrans de télévision pour autant. Entre ses hospitalisations et cures de désintoxication, il a été commentateur sportif, il a animé une émission, La Noche del 10, il a réalisé plusieurs publicités. Il a aussi publié son autobiographie, Yo soy el Diego, et est régulièrement invité sur les plateaux télé.

Au Festival de Cannes 2008, Emir Kusturica a présenté son documentaire Maradona. En 2006, c’est Marco Risi qui avait réalisé un autre film biographique, Maradona, la mano di Dio. Le célèbre chanteur populaire Rodrigo lui avait dédié une chanson, La mano de Dios, comme les non moins fameux Fito Paéz (Y Dale alegría a mi corazón), Andrés Calamaro (Maradona), Charly García (Maradona Blues) ou même La Mano Negra (Santa Maradona).

L’admiration pour le joueur va jusqu’à la vénération. Une Iglesia maradoniana réunit les “adeptes” de la religion foot dont le dieu est bien sûr Maradona ! Ils ont leurs commandements, leurs prières et deux fêtes: les Pâques maradoniennes le 22 juin (jour où il a marqué le but du siècle et le but de la “main de dieu”) et la Noël le 30 octobre (jour de sa naissance)…

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