Carlos Gardel, le zorzal criollo

Carlos Gardel était déjà une légende de son vivant. Disparu dans une tragédie en 1935, il ne pouvait que devenir un mythe argentin.

Carlos Gardel, mythe argentin

Carlos Gardel est immortel, d’ailleurs “chaque jour il chante mieux”. Le “Zorzal criollo” était déjà une légende de son vivant. Disparu dans une tragédie en 1935 en Colombie, il ne pouvait que devenir un mythe. Carlos Gardel avait 44 ans, il était au sommet de sa gloire, chaleureux et séduisant, adulé dans le monde entier, le plus grand chanteur de tango de tous les temps. Plus de soixante-dix ans après sa mort, de nombreuses histoires et légendes entourent encore cette personnalité d’exception.

 

La légende uruguayenne du “Francesito”

Portrait de Carlos Gardel - musée C.Gardel, Abasto

Charles Romuald Gardes est né à Toulouse le 11 décembre 1890, fils de Berthe Gardes et de père inconnu. Le nom du père a été l’objet de nombreuses études et conjectures. Certains soutiennent que le vrai Gardel est né en Uruguay de parents uruguayens, et qu’il a été substitué enfant à Charles Romuald Gardes. Une thèse sans preuves à laquelle presque personne ne donne plus foi mais, néanmoins, la légende est tenace et on peut encore acheter de l’autre côté du río de la Plata des souvenirs disant que “Gardel est uruguayen” !

Cette histoire s’explique aussi par le fait que Gardel a falsifié ses papiers: de nationalité française, il s’est procuré un faux certificat uruguayen pour échapper à la conscription en France pendant la Première Guerre mondiale et a lui-même affirmé pendant des années être Uruguayen. Pour compliquer le tout, il y a bien eu un Charles Gardes mort au combat en 1914, c’était le frère de Berthe.

Fresque de Gardel dans le quartier de l'Abasto

Le père de Gardel aurait été un certain Paul Lasserre, de Toulouse, qui aurait fait le voyage à Buenos Aires des années plus tard pour reconnaître les siens, mais Berthe n’a jamais confirmé. Autre source de confusion: en débarquant en Argentine, Berthe Gardes s’est déclarée veuve pour l’état civil afin d’échapper à la stigmatisation dont elle faisait l’objet en France comme mère célibataire.

En mars 1893, Berthe Gardes repasseuse âgée de 27 ans, s’embarque pour l’Argentine avec son fils. Elle vient rejoindre à Buenos Aires le flot d’immigrants dans l’espoir d’une vie meilleure. Ils s’installent dans l’Abasto, le quartier très populaire des abattoirs. Pour aider sa mère, le gamin cherche quelques pièces dans les cafés du coin. Il découvre le monde des payadores, ces chanteurs populaires qui improvisent à la guitare, rêve de pouvoir chanter. Charles Gardes devient Carlos Gardel.

Gardel au cinéma en 1934

En duo avec José Razzano, le “Morocho del Abasto” commence à se faire une petite notoriété dans la chanson folklorique en 1911-1912 puis dans des lieux plus prestigieux comme le cabaret Armenonville. En 1917, ils incluent des tangos à leur répertoire. Gardel chante Mi Noche triste, c’est un succès. Le duo se produit à l’étranger et Gardel devient “l’inventeur” du tango chanté. En 1928, Paris fait un triomphe à Gardel, devenu soliste, et la haute société de Buenos Aires finit par accepter ce genre musical né dans les bas-fonds quelques décennies auparavant. Il tourne plusieurs films pour la Paramount dans les studios de Joinville et commence en 1932 à travailler avec Alfredo Le Pera, qui deviendra son grand parolier.

Illustration de Carlos Gardel

Gardel soigne son image de séducteur à la voix douce et aux chansons mélancoliques. Pourtant, sa vie sentimentale est elle aussi un mystère. On lui a attribué une longue relation et un mariage secret avec une certaine Isabel del Valle. Publiquement, Gardel n’a jamais reconnu aucune relation amoureuse, ce qui a suscité toutes sortes de rumeurs: il était impuissant, il était homosexuel, il était proxénète, etc. Régulièrement apparaissent aussi de supposés fils ou petits-fils du chanteur. Dans son testament, il affirme être Charles Romuald Gardes, dit Carlos Gardel, né à Toulouse en 1890, fils de Berthe Gardes, célibataire et sans enfant.

 

Les mystères du crash de Medellín

Portrait du rossignol

En 1935, Gardel entreprend une grande tournée en Amérique. Il passe le début de l’année à New York, tourne deux films et enregistre plusieurs disques, et la chanson Guitarra Mía. Ce sera la dernière. Le 24 juin, sur la piste de l’aéroport de Medellín en Colombie, son avion entre en collision avec un autre. La carlingue prend feu, il n’y a que trois survivants. Une thèse soutiendra qu’un différent réglé à coups de revolver dans l’avion est à l’origine du drame, alimentée par le fait qu’une balle a été retrouvée dans le corps brûlé de l’idole. Cette balle, il l’avait reçue en 1915 au cours d’une bagarre. Une autre légende dit que Gardel a survécu au crash, et que, défiguré, il a vécu caché en Colombie ; les témoignages fluctuants des survivants n’ont jamais permis d’éclaircir avec certitude les circonstances du drame.

Fresque de Carlos Gardel à Buenos Aires

La dépouille de Gardel mettra des mois à regagner son “Buenos Aires querido”. Le cortège funèbre passe d’abord par la Colombie, New York, Rio, Montevideo, jusqu’à l’ultime voyage au cimetière de la Chacarita, à Buenos Aires, au son de l’une de ses plus belles chansons, Silencio. Une grande statue du Zorzal criollo au large sourire s’élève sur la tombe, la cigarette que le chanteur tient à la main est toujours allumée, les plaques recouvrent le caveau ; des hommages du monde entier et aussi des remerciements pour des “miracles”.

À voir
Le musée Gardel de Buenos Aires.

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