Musée Evita, Buenos Aires
Ce musée retrace le parcours et la vie d’une icône mondiale, celui d’Eva Perón. Créé en 2002, le musée est abrité dans un édifice remarquable des années 1900, qui fut racheté en 1948 par la Fondation d’Aide Sociale María Eva Duarte de Perón… Tout un symbole.
Le Musée Evita retrace le parcours hors du commun de cette fille issue d’un milieu modeste de la province de Buenos Aires qui, mise sous les feux des projecteurs grâce à sa carrière d’actrice, sut être l’épouse du leader du pays en usant de son influence pour impulser de réels bouleversements politiques. L’Institut national de recherches historiques Eva Perón, créé en 1998 par le Secretaría de la Cultura, fut à l’origine de l’ouverture de ce musée en 2002. L’objectif est de séparer ce qui relève de la légende qui ne cesse de croître, et ce qui contribue à une meilleure connaissance historique de sa vie et son œuvre.
Eva était une humble comédienne de 24 ans lorsqu’elle rencontra Juan Perón le 22 janvier 1944 à Luna Park, une des plus grandes salles de spectacles de Buenos Aires. Le colonel s’installa très rapidement dans son appartement rue Posadas. Il lui trouva quelques contrats d’émissions dans son secteur, et elle prit la tête du syndicat appelé Association de la Radio Argentine (ARA). Elle rejoint à sa demande le secrétariat au Travail et à la Prévoyance, et c’est en partie grâce à sa proximité des syndicats qu’une puissante mobilisation syndicale mit en échec le coup d’État du général Eduardo Ávalos du 8 octobre 1945. En 1947, Evita parcourut pendant deux mois l’Espagne, l’Italie, le Vatican, le Portugal, la France, la Suisse, le Brésil et l’Uruguay dans ce qu’elle appela la tournée arc-en-ciel. Dès son retour, elle créa des structures pour aider les personnes âgées, les enfants et les femmes par l’attribution de bourses et logements, ainsi que la construction d’écoles, hôpitaux et asiles. Sa Croisade d’aide sociale María Eva Duarte de Perón, aboutit le 8 juillet 1948 à l’influente Fondation Eva Perón.
Evita donna au péronisme son tropisme proche des syndicats, de l’action sociale et des droits de la femme. Elle est ainsi à l’origine de la loi 13.010 du suffrage universel voté en 9 septembre 1947, qu’elle exerça en 1951 depuis l’hôpital, avec le carnet d’électeur numéro 1. Mais c’est dans sa bouche qu’on trouve la plus juste synthèse de son positionnement politique, plus porté sur l’émotion que sur un programme précis : « Que vous y voyiez le sentiment d’une femme au service des humbles et au service de tous ceux qui souffrent : Je préfère être Evita, plutôt que d’être l’épouse du président ». Le sommet de son influence politique est sûrement le 22 août 1951, jour où des centaines de milliers de travailleurs massés au Cabildo ouvert du Justicialisme réclamèrent à corps et à cri Evita à la vice-présidence ; lourde charge que, déjà malade, elle refusa quelques jours plus tard. À sa mort, la CGT déclara 3 jours d’arrêt de travail, et le deuil national dura 30 jours.
Mais Evita n’était pas arrivée au bout de ses peines, et sa dépouille devient vite l’objet de manipulations politiques. En 1955, Moori Koenig, sur l’ordre du général Aramburu, vola le corps d’Evita resté dans les bureaux de la CGT pour son embaumement. Après une longue errance macabre, la dépouille fut enterrée en Italie en 1957. En 1970, les Montoneros firent un sinistre chantage, en proposant l’échange du cadavre d’Aramburu contre celui d’Evita. Le général Lanusse organisa donc l’Opération Retour qui remit la dépouille de son épouse à Juan Péron alors exilé à Madrid. En 1976 enfin, la dictature militaire rapatria le corps en Argentine et la famille Duarte le fit enterrer dans le cimetière de Recoleta, où des fidèles se pressent aujourd’hui pour le vénérer. Rodolfo Walsh a écrit une nouvelle intitulée « Esa mujer » sur cette rocambolesque aventure.
Dès son vivant, Péron instaure un culte de sa personnalité, qui atteint des sommets mythiques suite à sa disparition prématurée à 33 ans, d’un cancer de l’utérus. Son autobiographie « la Raison de ma vie » est alors imposée dans les écoles primaires. Signe de la ferveur populaire du peuple argentin, le Vatican reçoit des dizaines de milliers de demandes pour sa canonisation. Elle est la seule à avoir reçu le titre de Chef spirituel de la Nation, décerné par le Congrès le 7 mai 1952. On peut aujourd’hui admirer deux gigantesques portraits d’Evita apposés par Alejandro Marmo sur façades du ministère du Développement social et de la Santé. Une comédie musicale créée en 1975 par Andrew Lloyd Webber et Tim Rice a même été tournée en film avec la chanteuse Madonna.
Horaires : mardi au dimanche de 11h à 19h (Café, lundi au dimanche de 9h à 00h).
Adresse : Lafinur 2988 (entrée du café rue Gutierrez). Téléphone : 4832 7711.
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