Le football en Argentine
Une passion populaire
Un pays qui respire le football
Le football a tout d’une religion en Argentine, et la ferveur populaire frise parfois l’hystérie collective. Normal, quand on sait que 90% de la population soutient une équipe. Un célèbre dicton dit d’ailleurs que l’on peut changer d’église ou de femme en Argentine, mais jamais de maillot !
Tous les moments de la vie quotidienne en Argentine sont envahis par le football. Les jours de match de l’équipe nationale, il devient impossible de prendre un taxi, commander une empanada, lire le journal ou manger un asado entre amis sans que le sujet ne fuse. Chacun y va de son commentaire et de ses pronostics. Le dimanche notamment, impossible de passer dans la rue sans entendre du football s’échapper des radios et des postes de télévision.
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Le championnat argentin : entre passion et dérives
Les 5 clubs majeurs et historiques du pays sont tous de Buenos Aires : Boca, River, Racing, Independiente et San Lorenzo. Ce dernier possède par ailleurs un socio de poids en la personne du Pape François ! L’année est divisé en deux championnats de 6 mois, le torneo apertura et le torneo clausura, gérés par l’AFA (Asociación de Futbol Argentino). Les matchs entre ces clubs sont les Clasicos, ceux entre River et Boca les Super Clasicos. Ce rendez vous incontournable de l’année peut avoir lieu à l’Estadio Monumental, le stade de River, également stade national, ou à la Bombonera, stade mythique de Boca Juniors.
Soutenir l’un ou l’autre des deux clubs a bien des implications, et Buenos Aires est une ville où l’on ne s’habille pas impunément de jaune et bleu, ou rouge et blanc. Des familles entières peuvent être brouillées à vie si ses membres ne supportent pas le même club.
Le fonctionnement des clubs repose sur des supporters-socios, qui en payant une cotisation sont en partie propriétaire du club. Ils élisent leur Président, et peuvent avoir accès le cas échéant à des services qui dépassent le cadre du football, à l’image de l’école ou du service de soins dentaires situées dans l’enceinte-même du stade de River Plate.
Le football dépasse ainsi largement le cadre du jeu, donnant ainsi lieu à des anecdotes comme celles du Loco Julio. À 75 ans, il devrait avoir bientôt sa statue à l’entrée du stade de Godoy Cruz, notamment car il a légué l’argent gagné à la loterie pour les travaux du stade !
Moins exotique, le football argentin possède sa face sombre avec les barras bravas, les hooligans argentins. Bien loin de l’intérêt porté au football, ce sont des groupes mafieux qui gèrent les entrées au stade ou les places de parking, et sont responsables de la violence qui émaille parfois les rencontres. Le combat que mène l’AFA contre cette gangrène est critiqué pour sa mollesse.
Un peu d’histoire
Près de 300 clubs existent déjà en 1907. Les plus anciens, Rosario Central, Newell’s Old Boys et Quilmes Atlético Club, aux noms souvent anglophones, permettaient aux immigrants de se retrouver en excluant les indigènes. L’Association du Football Argentin ou AFA date de 1893, et son tournoi de ligue est le troisième plus ancien au monde après l’Angleterre et la Hollande. Ce sont d’ailleurs les deux frères britanniques Thomas et James Hogg qui ont créé le Buenos Aires Football Club dès 1867 à Palermo.
L’écossais Alexander Watson Hutton fut le premier à enseigner le football à l’école, puis à organiser un championnat hors de l’Angleterre en 1891. L’Argentine remporta les deux premières rencontres internationales auxquelles elle participa : 3-0 à Montevideo pour les 70 ans de la reine Victoria en 1899, puis victoire de la Copa Centenario Revolución de Mayo face à l’Uruguay, au Brésil et au Chili en 1910.
Depuis la professionalisation du football en 1931, 16 clubs argentins se maintiennent à haut niveau: River Plate, Boca Juniors, Independiente, San Lorenzo de Almagro, Newell’s Old Boys, Rosario Central, Ferro Carril Oeste, Ferrocarril Midland, Rosario Central, Talleres de Córdoba, Alumni, Vélez Sársfield, Estudiantes de La Plata, Huracán, Lomas, Rosario Central, Belgrano A.C., Argentinos Juniors, Porteño, Quilmes, Estudiantil Porteño, Gimnasia et Esgrima, Banfield, Lanús, Lomas Academy, Arsenal, Chacarita Juniors, Dock Sud, St. Andrew’s, Sportivo Barracas.
L’équipe nationale : le toque argentino
Si des rivalités existent entre les clubs lors du championnat, elles s’éteignent lorsque l’équipe nationale, la selección albiceleste, entre en scène. Le visiteur qui a la chance de se trouver en Argentine pendant une coupe du monde ressentira sans doutes un frisson en écoutant retentir le hurlement GOOOOOOOOOAAAAAAL à toutes les fenêtres environnantes !
Terre fertile de grands joueurs, l’équipe d’Argentine est tout simplement l’une des meilleures de la planète. Son style historique est le toque, basé sur la possession du ballon et d’échanges rapides de passes courtes au sol.
Victorieuse en 1978 et 1986, elle fut également en finale en 1990 et 2014. Néanmoins, la victoire de 1978 est entachée : en pleine dictature militaire, le pays est encore aujourd’hui soupçonné d’avoir acheté des matchs. Celle de 1986 est en revanche sans appel : elle sera menée de main de maître par Diego Armando Maradona. Le quart de finale contre l’Angleterre, en particulier, sera mythique. Dans le même match, il mettra un but de la main qui fera polémique, ainsi qu’un but superbe après une chevauchée solitaire depuis le milieu de terrain. Maradona parlera de la « main de dieu » pour son premier but, tandis que le second sera élu « but du siècle » par la FIFA.
L’Argentine cultive une rivalité footbalistique forte avec deux voisins géographiques, le Brésil et l’Uruguay. L’un des premiers matchs Argentine-Uruguay, le 16 juillet 1916, dut être reporté suite à une émeute des supporters qui mirent le feu au stade. Autre ennemi numéro un, le Brésil ne fut pas affronté pendant dix ans, suite à des incidents qui mirent fin brutalement à la carrière du capitaine argentin José Salomón en 1946. Survivance des ces tensions historiques, la chanson intitulée « Brasil, decime que se siente » a été reprise en chœur par tous les Argentins pendant le mondial de 2014.
Derniers ennemis en lice, cette fois pour des raisons politiques depuis le conflit autour des Malouines, les Anglais. Ces derniers ont parfois dû faire face à de fortes tensions : en quart de finale du mondial de 1966 par exemple, le capitaine Antonio Rattín dû être sorti manu militari du terrain anglais par la police.
Des joueurs de légende
2 joueurs ont marqué les stades, en portant haut et fort les couleurs de l’Albiceleste: Diego Maradona qui concourt toujours avec Pelé pour le titre de meilleur footballeur de tous les temps, et Lionel Messi, meilleur joueur en activité et qui collectionne les ballons d’or, 3 déjà ! Ce dernier n’est néanmoins pas encore forcément reconnu à sa juste valeur au pays, où on lui reproche d’avoir fait sa carrière en Espagne et de ne pas avoir le même rendement avec la selección.
Outre ces deux icônes, l’Argentine a donné naissance à des joueurs de légende tout au long de l’histoire du football.
Parmi les joueurs historiques, Américo Tesorierifut dans les années 1920 le premier gardien de but célèbre. Antonio Sastre fut vainqueur du championnat sud-américain en 1937 et 1941. Ángel Labruna et Félix Loustau de River Plate gagnèrent le championnat sud-américain en 1946, et Ernesto Grillo en 1955. José Moreno de River Plate fut nommé meilleur joueur du Championnat d’Amérique du Sud en 1947.
Plus récemment, le Gran Capitán Daniel Passarella mena toute l’équipe à la victoire de la Coupe du monde en 1978, avec le gardien de but Ubaldo Fillol, le milieu de terrain Osvaldo Ardiles et le meilleur buteur du championnat Mario Kempes. En 1986, parmi la grande équipe championne du monde, notons le Pájaro Claudio Caniggia qui a construit de magnifiques attaques avec Maradona.
Aujourd’hui, c’est Gabriel Batistuta qui est le meilleur buteur de l’histoire de la sélection avec 56 réalisations en 78 matchs, même si Messi ne devrait pas tarder à le rattrapper, et Javier Zanetti qui a le record de sélections. Parmi la pléthore de grands joueurs récents, notons les stars Angel di María, Mascherano, Lavezzi, Palacio, Pastore, Higuain ou Aguero.
L’Argentine est une usine à joueurs de football, qui s’exportent très bien. On pouvait compter en 2008 exactement 1095 footballeurs expatriés dans 63 pays différents, surtout en Italie et en Espagne.
Les joueurs du dimanche : le papi fútbol
Outre le football professionnel, il existe une autre facette très sympathique du football en Argentine : le football amateur. Tous les écoliers jouent à l’école, les enfants dans les potreros (terrains vagues), on ne compte plus le nombre de championnats à 5, 6, 7, 9 ou 11 et on découvre des terrains à tous les coins de rue, y compris dans la capitale. Se réunir entre amis pour taper la balle une fois par semaine, avant d’aller manger un bon asado, est même une institution en Argentine : c’est le papi fútbol, le football à la papa ! Nous recommandons au visiteur de passage de se faire inviter, ambiance garantie.
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