Les Italiens, la plus grande communauté étrangère

L’immigration italienne, la plus massive, a largement influencé l’Argentine, et tout particulièrement Buenos Aires.

Famille d'immigrants italiens, 1926

À Buenos Aires pas de quartier Little Italy comme à New York. Les racines italiennes sont fortes, l’influence culturelle immense mais totalement intégrée: tous les Portègnes mangent la pasta, boivent du café serré et parlent espagnol avec cette mélodie italienne si caractéristique de l’accent local.

L’immigration en provenance d’Italie a été considérable: près de 3 millions de personnes de 1857 à 1940, soit 45% du total des étrangers venus s’installer en Argentine. En 1895, plus de 12% de la population était italienne, on surnommait ces immigrés les Tanos (de Napolitanos). Aujourd’hui, de 15 à 20 millions d’Argentins ont une ascendance italienne, soit environ la moitié de la population, très sûrement beaucoup plus à Buenos Aires. Cette immigration a duré jusqu’après la Seconde Guerre mondiale.

Immigrants italiens dans l'estancia Constancia

Pourtant, quasiment aucun Argentin ne parle italien. En fait, beaucoup d’immigrés pratiquaient plus un dialecte de leur région d’origine, Piémont ou Lombardie, Sicile ou Calabre, que la langue de Dante. Comme souvent aussi chez les immigrants pauvres au début du XXe siècle, la volonté était plutôt de s’intégrer en assimilant langue et culture locales que de revendiquer ses particularismes. Ainsi, à la troisième génération, voire dès la deuxième, l’italien était oublié, comme le français chez les immigrants de l’Hexagone.

Les mariages inter-communautaires ont aussi brouillé les origines et lorsqu’on a des grands-parents de deux à quatre pays avec autant de langues différentes, le plus simple est encore de parler celle du pays où l’on vit: l’espagnol. Certains mots italiens ont bien intégré le vocabulaire espagnol de l’Argentine, mais finalement c’est plus l’accent italien qui a laissé sa trace. En gastronomie, la pizza, la polenta, les pâtes et plus récemment les glaces sont d’héritage italien.

Descendance italienne en Argentine

Les premiers immigrés italiens étaient pauvres, employés comme journaliers dans les fermes, dépensant le moins possible pour épargner et faire venir ensuite leur famille, ou repartir. Les premières colonies agricoles s’installent dans les provinces de Santa Fe, Córdoba, Mendoza et Chaco, où une communauté du Frioul participe à la fondation de Resistencia, aujourd’hui capitale de la province.

En ville, ils se partagent les pièces communes de grandes maisons, les conventillos, comme à La Boca. Ce quartier du port de Buenos Aires, d’abord réservé aux esclaves, a ensuite été profondément modifié par les immigrants italiens, en majorité Gênois, qui s’y installent à la fin du XIXe siècle et construisent leurs maisons en tôle, parfois sur pilotis, peintes des restes de peinture des bateaux, un quartier pauvre fait de bric et de broc devenu aujourd’hui l’un des plus pittoresques de la capitale argentine. C’est un monde de prolétaires : manutentionnaires, dockers…

Descendants italiens en Argentine

En 1882, après un conflit social et une grève, un groupe de Gênois décide même de créer la République indépendante de La Boca ; qui ne dura guère plus que le temps de hisser les couleurs italiennes. Ce sont aussi les Italiens qui ont importé l’anarchisme, mouvement politique relativement important jusqu’aux années 1930 en Argentine.

Le président Sarmiento, l’un des artisans de la politique migratoire, est aussi le grand réformateur du système éducatif en Argentine. La première loi d’éducation universelle, obligatoire, gratuite et laïque date de 1884 seulement. Son idée est d’intégrer tous ces immigrants par l’école, dont le rôle sera de forger une identité nationale. Ainsi, les enfants d’immigrants analphabètes ont eu la possibilité d’apprendre à lire et à écrire, de se qualifier.

La deuxième génération, en zone urbaine surtout, a pu exercer toutes sortes de métier. Les Italiens ont rapidement perdu leurs spécificités sociales ou linguistiques pour se fondre dans le creuset argentin.

À lire et à voir
-Le musée national de l’immigration
-Le centre des études migratoires latino-américaines

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