Les habits gauchos en Argentine : bombacha et ponchos
Bombacha, ponchos, rastra, corralera, culero : découvrez les habits traditionnels des gauchos argentins
Les ponchos et autres vêtements gauchos de tissus ou de peaux permettent au gaucho d’adapter son habit en fonction des conditions climatiques et de la végétation qu’ils traversent lors de leurs éternelles chevauchées. Afin que les diverses couches de cuir ou de toile se superposent rapidement, facilement et sans contraindre ses mouvements, le gaucho utilise toute une succession de capes qu’il superpose à l’envie en les arrimant à son indispensable ceinturon.
Le ceinturon gaucho est l’élément essentiel qui permet de faire tenir ensemble les diverses couches de tissus qui forment le vêtement du gaucho. De cuir ou de tissu, il est reconnaissable à son épaisseur rustique et sa boucle de métal souvent ornée. La plupart des ceinturons servent aussi à accrocher l’étui de l’inséparable couteau gaucho qui reste ainsi toujours à portée de main.
La rastra, ou boutonnière du gaucho, vient de la difficulté de fermer tant de vêtements superposés les uns sur les autres. Il fut plus commode de mettre des chaînettes entre les boutons, qui en devenant de plus en plus longues, formèrent les rastras. Les boutons étaient souvent de petites boules de métal, de fil d’argent tressé, ou encore des pièces de monnaie.
La chemise du gaucho n’a pas de particularité saillante; de coton, lin ou drap rustique, elle doit juste être taillée assez ample pour laisser le cavalier libre de ses mouvements, et est donc souvent froncée au niveau des épaules, de la poitrine et des poignets. Assez simple, elle n’a pas de boutonnière, et se resserre juste au niveau des poignets par quelques boutons quand elle n’est pas à manches courtes. La corralera du gaucho est une veste courte et légère, sûrement d’origine militaire. Toujours ouverte et sans poche, elle s’orne souvent de broderies, plis ou nids d’abeilles sur le devant.
Le calzón gaucho est un pantalon léger de toile grossière, qui se portait sous les autres habits. Taillé près du corps, sans pince, pli, ni poche, sa seule ouverture est une sorte de pan de tissu cousue devant, fermée par deux boutons au niveau de la taille. Variation d’apparat, les calzoncillos cribados sont plus larges, de coton ou lin plus fin orné dans la bordure inférieure qui dépasse du chiripá. Auguste de Saint-Hilaire raconte au XIXe, dans son “Voyage à Rio Grande do Sul”, que le bout de chaque jambe se termine par un ornement brodé.
Le culero gaucho est un rectangle de cuir épais, souvent de carpincho ou de cerf, qui s’accroche au ceinturon avec une rangée de boutons. Il est parfois doublé sur le dessus pour former un petit sac toujours à portée de main. Il sert surtout pour protéger les reins du cavalier des frottements du lasso et de la selle. Il existe aussi en version longue, qui couvre le genou gauche pour éviter de se blesser avec le lasso ou de se salir en travaillant avec les bœufs.
En 1760, Dom Pernetty rapporte dans son récit de voyage intitulé « Histoire d’un voyage aux isles Malouines » que les argentins qu’il rencontra étaient vêtus d’une sorte de tissu rayé de bandes de couleurs variées, ouvert seulement en son milieu pour laisser passer la tête. Le poncho est l’élément fondamental de la tenue du gaucho depuis les origines. Long jusqu’aux genoux et aux poings, il lui permet de résister aux intempéries, et lui sert tour à tour d’abri, de tapis ou de couverture.
Le coleto et la caricantina sont surtout répandus dans les régions de végétation épineuse de Salta, du monte chaqueño, du nord de Tucumán et Santiago del Estero. Ils servent en effet à protéger le gaucho des morsures des arbustes lors de ses cavalcades. Le coleto gaucho, ou guardamonte, est une sorte de grand sac de cuir très dur qui couvre le torse du cavalier, et tombe jusqu’à ses chevilles comme une cape. Il fait office de véritable armure contre les griffes acérées des cactus et autres arbres piquants des zones semi désertiques. Les caricantinas du gaucho, ou guardacalzónes, sont des demi-pantalons sommaires de peau de bête qui s’accrochent avec le ceinturon et une paire de lacets à chaque jambe. Le gaucho va parfois jusqu’à couvrir le poitrail de son cheval d’une peau de cuir pour franchir les zones plus touffues.
Le chiripa du gaucho fut inventé par les missionnaires pour couvrir la nudité des Indiens guaranis, et tire son nom de la langue misionero-guaraní, qui signifie chose de peu de valeur. Simple pièce de cuir, elle est accrochée au ceinturon pour former une sorte de jupe qui s’enroule sur un tour et demi autour de la taille. Le chiripa tombe jusqu’aux genoux, et, pour permettre de monter facilement à cheval, il existe aussi avec un rectangle qui passe entre les jambes pour former une culotte dont les quatre pointes sont retenues par le ceinturon. Les gauchos abandonnèrent peu à peu leurs chiripás traditionnelles, qu’ils n’utilisent plus qu’en cas de grand froid, ou dans certains lieux très reculés où ils doivent vivre en quasi autarcie. De nombreuses peintures immortalisent ces peaux de mouton ou morceaux de cuir épais, qui tenaient comme une sorte de châle au-dessus des caleçons, grâce au solide ceinturon gaucho.
C’est la bombacha gaucho qui l’a remplacé aujourd’hui comme vêtement par excellence du gaucho de la pampa argentine. Il s’agit d’un ample pantalon, plissé au niveau de la taille qui vient de beaucoup plus loin. Une de ses caractéristiques majeures, qui contribua sûrement à son succès auprès des cavaliers, est sa largeur au niveau des cuisses, très confortable pour monter à cheval, puisqu’elle ne contraint en rien les mouvements des jambes.
Toute l’histoire remonte aux années 1840. Juan Bautista Alberdi avait été mandé en Europe par la Confédération Argentine pour contrer les revendications autonomistes de l’État de Buenos Aires. Mission couronnée de succès puisque la Grande Bretagne et la France retirèrent leurs représentants de la ville pour l’inviter à se soumettre au royaume du Paraná. C’est à cette occasion que le ministre Charles Lefebvre de Bécour mentionna devant l’émissaire argentin l’immense surplus de stocks de 100 000 uniformes militaires français, restés sans usage avec la fin de la guerre de Crimée. C’est ainsi que le général français Louis-Christophe-Léon Juchault de la Moricière fit une offre commerciale défiée en toute concurrence au président argentin Justo José de Urquiza. Les pantalons bouffants des Zouaves d’Algérie connurent tout de suite un grand succès chez les gauchos du campo argentin.
À son tour, Don Ricardo Güiraldes vêtit dès 1920 ses gauchos de San Antonio de Areco avec des bombachas importées du Pays Basque. Au départ, la plupart des bombachas, ou au moins les tissus pour les confectionner, étaient importées de France. Les premiers tissus importés en 1858 étaient invariablement aux couleurs militaires françaises ; gris perdrix, blanc cassé ou beige. À partir de 1880, sous la présidence de Nicolás Avellaneda, des fabriques nationales de tissu varièrent leurs modèles et couleurs adaptées aux occasions; noir pour un enterrement, blanc pour une fête traditionnelle dans le Noroeste de l’Argentine.
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