Travail et diversions du gaucho en Argentine
Le gaucho argentin possède une histoire unique, qui a façonné son identité. Aujourd’hui, sa culture s’exprime à la fois dans son travail du bétail et des chevaux, mais aussi dans ses loisirs et ses moments de détente.
Les premiers gauchos chassaient avec leurs lassos et boleadoras pour récupérer la viande et le cuir de bêtes à de riches estancieros ennemis. Le gaucho a conservé de ses origines de hors la loi une agilité sans égal au rodéo (domptage en selle d’un cheval sauvage qui se cabre) et à la doma (apprivoisement d’un cheval sauvage à main nu et sans recours à la force). Il fut ainsi embauché par ces mêmes estancieros qu’il avait pillés pour assurer l’élevage de leurs bêtes. Les tâches du gaucho étaient variées dans les vastes estancias de milliers d’hectares où il fallait à la fois assurer l’élevage des troupeaux et se défendre d’éventuels voleurs.
Le gaucho connaissait mieux que personne le moindre recoin des terres qu’il avait inlassablement parcourues à cheval. Il savait s’orienter de nuit selon les constellations, et de jour grâce aux accidents du terrain. Il fut un éclaireur très utile pour l’armée lors de la guerre d’indépendance, puisqu’il était le seul à savoir se tenir les sens en éveil pour écouter l’approche des ennemis et détecter ses empreintes même infimes dans la poussière des pistes.
La yerra est un rassemblement festif qui réunit en automne tous les gauchos qui travaillent pour une même estancia, et ne se croisent que rarement au quotidien vu les immensités à parcourir. Les autorités municipales participent, et remettent parfois en grande pompe un prix au meilleur cavalier de la journée. Dans les régions les plus ferventes, le curé de la paroisse vient bénir la journée, et quelques prières la recommandent au saint patron du lieu.
On marque habituellement le bétail au fer rouge sur son omoplate droite, et sur l’oreille afin que ce soit bien visible. Certains préfèrent ne marquer que la mâchoire, ou laisser seulement un trou d’une forme reconnaissable, pour ne pas abîmer le cuir et le vendre ainsi au meilleur prix plus tard. La marque reprend souvent un symbole traditionnel unique, ou bien les initiales de l’estancia ou de son propriétaire, stylisées pour qu’il n’y ait aucune confusion possible et qu’on ne puisse pas la transformer en marquant par-dessus. On profite d’avoir rassemblé tous les animaux pour procéder à la castration des jeunes mâles, à l’application de vaccins, d’antiparasites ou de médicaments si nécessaire.
À la fin de la journée, l’estanciero offre traditionnellement un grand asado copieusement arrosé de vin, au cours duquel se dégustent les criadillas, ou testicules que l’on vient de couper lors de la castration des veaux. Les plus âgés se posent alors autour du feu pour jouer à la taba (lancer d’un os de vache) ou aux boccias (ancêtre de la pétanque).
Hors de ces moments festifs, la pulpería est le point de repaire quotidien des gauchos, où ils passent le plus clair de leur temps de repos à siroter un verre de vin patero ou de genièvre en pariant sur des jeux de hasard, comme le truco. C’est le lieu de la payada, une joute poétique des gauchos. Accompagnés à la guitare, les concurrents improvisent en alternant sur un thème. Le gagnant est celui qui a chanté avec le plus de grâce et de maîtrise. Ce gaucho chanteur et guitariste s’appelle le payador. Ces vers improvisés racontaient leur vie, leur travail, parlaient de l’amour ou de la nature.
Le pari lors des combats de coqs était un des passe-temps préférés, comme en témoignent les dessins de Molina del Campo. Un autre amusement très prisé du gaucho est la chasse au ñandu, sorte d’autruche dont la vitesse à la course faisait une prise de choix pour les boleadoras (lanière de cuir grevée de boules de pierre qui s’enroulait autour de la cible sur laquelle on la jetait).
La plupart des jeux des gauchos mettent en valeur leurs qualités de cavalier. La sortija, qui date du XVIIe siècle, est encore pratiquée aujourd’hui. Un cavalier lancé au galop doit attraper un anneau placé à 2,5 ou 3 mètres de hauteur au bout d’une corde et le faire glisser sur un bâton. La maroma est une variante de la célèbre jineteada, avec de tous jeunes chevaux non dressés enfermés dans un corral. Installé sur une barre qui en ferme l’accès, le gaucho doit sauter sur le dos d’un animal au galop et s’y maintenir, sans selle, avec la seule aide de ses éperons.
De grands rassemblements annuels rythment la vie des gauchos. Le plus ancien date de 1939, quand une une loi mit en place la fête de la tradition le 10 novembre à San Antonio de Areco. Les premières célébrations se déroulèrent dans l’intimité du village avec la participation des estancieros et gauchos des alentours. Un employé municipal qui vit les cavaliers arriver sans drapeau courut chercher un drapeau de l’école, et fut à l’origine de la coutume du défilé gaucho avec bannières et équipages en grande pompe autour de la place principale et du parc Ricardo Güiraldes. Tous les soirs pendant la semaine des réjouissances, des danseurs vêtus de beaux costumes d’époque suivent le son des mélodies traditionnelles. On peut au choix se régaler d’un bon asado criollo, acheter de beaux objets gauchos fabriqués par les artisans traditionnels, admirer des expositions qui retracent la vie des gauchos, ou encore écouter des conférences sur les mœurs et coutumes ruraux.
Clou des réjouissances gauchescas, la jineteada demande beaucoup d’expérience et de dextérité, quelques soient les règles et l’équipement autorisé, qui varient selon les régions. Chaque cavalier a 3 minutes maximum pour montrer toute son agilité à cheval, au-delà desquelles il est éliminé. Le cavalier qui tape son cheval sur la tête ou le maltraite est lui aussi éliminé immédiatement. Le prix est attribué au gaucho qui cumule le maximum de points sur sa maîtrise du cheval et son élégance. Le cavalier doit rester minimum 8 secondes en selle pour la catégorie A “Crina limpia ou potro pelado ” (qui impose de monter à cru et de talonner sans cesse son cheval), 12 secondes pour la catégorie B “Grupa sureña” (qui autorise l’usage des brides dans une main, d’un fouet dans l’autre main, et d’une peau de brebis attachée au cheval par un lien de cuir) et 15 secondes pour la catégorie C “Basto con encimera”(qui interdit au cavalier de perdre ses étriers ou de toucher son cheval avec les mains).
La Fête Nationale du Gaucho réunit le 6 décembre environ 100 000 personnes, pour commémorer la première parution du Martín Fierro, oeuvre mythique de José Hernández. Déclarée d’intérêt touristique national en 1993, cette fête populaire est suivie toute la semaine suivante du Festival de Doma et Folklore à Olavarría General Madariaga. Cette ville est connue pour être la capitale gaucha, à 27 km de Pinamar et 350 km de Buenos Aires. Elle accueille des spectacles d’adresse criolla, l’élection de la Flor del Pago couronnée d’un sombrero et un poncho traditionnel, mais surtout le défilé gaucho de nombreuses délégations de toutes les provinces de tradition gauchesca, à cheval ou en équipage. On peut aussi citer la Fête Nationale nocturne de doma et folklore à Jesús Marí, près de Córdoba.
Le gaucho le plus connu est le Gauchito Gil, comme en témoigne la profusion d’autels populaires aux carrefours et d’arbres décorés de rubans rouges tout le long des routes. D’autres gauchos, comme Bazán Frías ou Gaucho Cubillos, sont entrés dans la légende en Robins des bois argentins, qui volaient les riches pour donner aux pauvres, et furent tués jeunes par la police.
Argentina Excepción propose plusieurs séjours dans des estancias argentines, pour partager la vie des gauchos du Noroeste.
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